Dòng Nội dung
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Éléments pour une « méthode Illich » / Milad Doueihi, Emmanuël Souchier // Communication & langages 2020/2 (N° 204)
France : PUF, 2020
p. 43-47

« Une méthode Illich ? », voici la question formulée à l’occasion d’une journée d’études organisée à l’initiative de Milad Doueihi dans le cadre de la chaire Humanum – Labex Obvil, en partenariat avec le GRIPIC, à la Maison de la Recherche de Sorbonne Université, le 11 février 2016. Les travaux présentés dans ce dossier prolongent cette interrogation et n’ont d’autre enjeu que d’ouvrir à nouveau cette réflexion dans des espaces de recherche, des domaines ou des disciplines qui n’ont pas nécessairement eu pour habitude de fréquenter les travaux d’Ivan Illich. Il propose également de voir en quoi, au-delà des problématiques spécifiquement travaillées par l’auteur, « une méthode Illich » pourrait bien être pertinente aujourd’hui pour les Sciences humaines et sociales en général et les Sciences de l’information et de la communication en particulier. Né à Vienne en Autriche en 1926, mort à Brême en Allemagne en 2020, Ivan Illich est souvent présenté comme un penseur de l’écologie politique, critique de la société industrielle. Dans les années 1970, il publie en moins de six ans quatre livres qui ont fait sa renommée mondiale : Une société sans école (1971), Énergie et équité (1973), La Convivialité (1973), Némésis médicale. L’Expropriation de la santé (1975). Par la suite, il s’intéresse à des thèmes sociétaux qui demeurent d’actualité : Le Chômage créateur (1977) et Le Travail fantôme (1981). Au cours de la « seconde période » de sa vie, il poursuit ses travaux sur la question des « communs » et du « vernaculaire » …


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Relire la méthode d’Ivan Illich. Cheminer vers des sciences « humaines » ? / Emmanuël Souchier // Communication & langages 2020/2 (N° 204)
France : PUF, 2020
p. 49-78

La méthode d’Illich consiste à se défaire des présupposés qui imprègnent l’usage des mots et des sens et déconstruit les cadres instituants qui déterminent notre façon de penser et de mener la recherche. Les travaux d’Illich sur les « cadres oculaires » qui ont historiquement façonné le regard sont comparés à ceux de H.‑Ch. Puech sur la conception du temps chez les chrétiens et les Grecs anciens et à ceux de C. Magni sur l’espace dans l’écriture olmèque. Illich dessine étymologiquement sa méthode comme un chemin qui se fait en marchant et cherche à renouer avec une « lecture savoureuse et jouissive » et « la fonction conviviale du langage ». Il développe une poïét(h)ique attentive à la langue et l’écriture de l’autre, déployant une éthique scientifique à travers « un chemin d’amitié » qui passe par l’ascèse, cet exercice qui définit le travail du chercheur. Lequel passe par une injonction poïétique, créativité terminologique au service de la clarté des textes donnés à lire au lecteur. N’est-ce pas d’une éthique et de valeurs aussi clairement redéfinies dont a cruellement besoin la recherche contemporaine ?


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Textures de la surface : le sol et la page / Tim Ingold,... // Communication & langages 2020/2 (N° 204)
France : PUF, 2020
p.11-29

En partant de l’intérêt renouvelé pour les surfaces en tant que lieu de production du sens, cet article compare deux types de surface : la page et le sol. Dans l’Europe médiévale, la lecture était vue comme une promenade dans un paysage, les lignes inscrites sur le parchemin similaires aux chemins tracés sur le sol. Suivant cette analogie, le sol est comme un parchemin utilisé à de nombreuses reprises : un palimpseste. Mais en tant que surface, le palimpseste se construit en enlevant des couches. Il obéit à un principe anti-stratigraphique. Comment se fait-il, alors, que les Modernes ont tendance à considérer la page et le sol en des termes stratigraphiques ? La réponse à cette question se trouve dans les technologies du pavage et de l’imprimerie. Ces dernières opèrent une séparation entre notre imagination et notre façon d’habiter la terre. Est-il alors possible de réunir les deux ? La conclusion de cet article propose deux manières de faire, en passant par des exemples littéraires. Ce qui est en jeu, ce sont des façons différentes de penser l’esprit : comme un palimpseste ou comme un substrat. Peut-être qu’en revenant à la conception médiévale de la lecture comme promenade, on peut finalement redonner à la géographie son sens littéral : celui d’une écriture de la terre.