Dòng Nội dung
1
Deux points de vue sur le changement linguistique / Marie-José Béguelin. // Langages. 2014, Vol. 196.
2014
p. 13-36.

Bien des auteurs abordent aujourd’hui le changement linguistique dans une perspective déterministe, via des échelles de grammaticalisation conduisant du « lexical » au « grammatical », du « moins grammatical » au « plus grammatical », du « sémantiquement plein » au « sémantiquement vide ». Cette vision orientée, unidirectionnelle, du changement trouve une critique précoce dans les réflexions de F. de Saussure, aux yeux de qui le changement grammatical est aléatoire, a-téléologique, dû aux (ré)analyses accidentelles du matériau langagier qui interviennent hic et nunc dans l’esprit des sujets parlants, sous la pression exclusive des formes contemporaines. On examine, à l’aune de ces deux points de vue antagonistes, quelques cas de changement syntaxique, avant de poser la question de savoir où se situent au juste les supposées « tendances » en matière d’évolution linguistique.
Đầu mục:0 (Lượt lưu thông:0) Tài liệu số:0 (Lượt truy cập:0)
2
La modalité et le marquago différential de l’objet: le cas du verbe “alta” en coréen. / Injoo Choi-Jonin. // Langages. 2014, Vol. 193.
2014
p. 83-98.

Le verbe coréen “alta”, précédé d’une proposition nominalisée à l’aide du nom dépendant “cwul”, peut être interprété aussi bien comme un verbe modal dynamique exprimant une habileté que comme un verbe à modalité épistémique factive, contre-factive ou non-factive. Dans les cas de modalité dynamique ou factive, le nom dépendant “cwul” peut être suivi de la marque accusative, alors que celle-ci n’est pas admise dans les cas de modalite contre-/non-factive. L’absence de la marque accusative n’entraîne cependant pas systématiquement une interprétation contre- /non-factive. Cette étude met en évidence les paramètres syntaxiques et sémantiques associés à chaque modalité du verbe “alta”. L’hypothèse défendue est que l’interprétation contre-/non- factive du verbe “alta” est liée a la grammaticalisation de ce dernier, qui perd son autonomie syntaxique et entraîne une réanalyse syntaxique et interpretative.
Đầu mục:0 (Lượt lưu thông:0) Tài liệu số:0 (Lượt truy cập:0)
3
Réanalyse et attractions analogiques : l exemple des constructions infinitives du français / Alain Berrendonner. // Langages. 2014, Vol. 196.
2014
69-87 p.

Dans le passage de l’ordre des mots « ancien » Je le dois faire au « moderne » Je dois le faire, on a pu voir la trace d’une restructuration des constructions infinitives : d’abord traitées comme des lexies verbales [auxiliaire+infinitif] (= construction C1), elles auraient été ensuite réanalysées en syntagmes [verbe recteur+proposition infinitive argument] (= construction C2). Un examen des données montre qu’en fait, chacune de ces deux structurations a exercé sur l’autre une influence analogique, donnant naissance à une variante hybride de sa concurrente Si c’est la construction C2 et l’hybride qu’elle a suscité qui se sont imposées au fil du temps, cela tient à des raisons d’optimalité. Le principal changement diachronique qui en est résulté est le développement d’une catégorie originale d’auxiliaires de prédicat. La reconversion d’auxiliaires de verbes en auxiliaires de prédicats va, à certains égards, dans le sens d’une dé-grammaticalisation.
Đầu mục:0 (Lượt lưu thông:0) Tài liệu số:0 (Lượt truy cập:0)
4
Réanalyse et changement linguistique / Bernard Combettes. // Langages. 2014, Vol. 196.
2014
53-67 p.

Le but de cette contribution est d’examiner les points de contact qu’il est possible de déterminer entre l’opération de réanalyse et l’approche diachronique d’une langue, en l’occurrence le français. Après avoir rappelé les principales caractéristiques, communément reconnues, de la réanalyse, on aborde la question de la nature du processus et celle du rôle majeur qu’y joue l’analogie. On observe ensuite comment la réanalyse est soumise aux grandes tendances de l’évolution (passage d’un système synthétique à un système analytique, hiérarchisation des syntagmes, spécialisation des catégories). Est enfin envisagé le fonctionnement de ce type particulier de changement, l’accent étant mis sur la nature et le rôle de l’ambiguïté ainsi que sur la phase d’actualisation, qui permet de considérer que la réanalyse est pleinement aboutie.
Đầu mục:0 (Lượt lưu thông:0) Tài liệu số:0 (Lượt truy cập:0)
5
Réflexions sur l origine de l insubordination. Le cas de trois insubordonnées hypothétiques du français / Adeline Patard. // Langages. 2014, Vol. 196.
2014
p. 109-130.

Notre contribution s’interroge sur le statut et l’origine de subordonnées hypothétiques non régies par une proposition principale explicite (ex. Oh si j’étais riche !). Dans la littérature, ces constructions sont généralement considérées comme des cas d’« insubordonnées » (Evans 2007), i.e. des subordonnées qui se sont affranchies de leur principale à travers un processus de grammaticalisation. L’article propose une description de trois insubordonnées hypothétiques du français qui confirme un certain degré d’autonomie acquis par la [si p] sur le plan sémantico-pragmatique, prosodique et discursif. Néanmoins, nous montrons que les insubordonnées ne manifestent pas de signes clairs de grammaticalisation et qu’une explication en termes de réanalyse seule est plus à même de rendre compte du changement linguistique à l’oeuvre.
Đầu mục:0 (Lượt lưu thông:0) Tài liệu số:0 (Lượt truy cập:0)