Dòng Nội dung
1
Accent tonique : Substance(s) et représentation(s) / Emilie Caratini. // Langages. 2015, Vol. 198.
2015
p. 109-132.

Cet article s’intéresse aux effets de l’accent tonique sur les objets phonologiques qui l’entourent, à sa substance ainsi qu’à sa/ses représentation(s). Divers mécanismes phonologiques (synchroniques comme diachroniques) à l’oeuvre dans la phonologie de l’allemand sont examinés dans le but de comprendre sa substance : allongement vocalique et consonantique (diachronie), occurrence de l’attaque glottale, aspiration des occlusives et réalisation des voyelles longues (synchronie). Dans le cadre de la phonologie CVCV (cf. Lowenstamm 1996 ; Scheer 2004), il est démontré que l’accent peut se manifester de deux manières différentes : il peut faire surface comme de l’espace syllabique supplémentaire dont peut disposer son entourage (une unité CV) ou comme un diacritique qui rend possible l’expression phonétique de la longueur phonologique.

2
Aux origines des emplois modaux de I imparfait. Le cas de I emploi hypothétique et de l’emploi contrefactuel. / Adeline Patard, Walter De Mulder. // Langages. 2014, Vol. 193.
2014
p. 33-48.

Le présent article porte sur l’origine diachronique de deux emplois modaux de l imparfait: I’emploi hypothétique dans les constructions en “si” et l’emploi contrefactuel. Aprés avoir établi que ces deux tours existaient des l’ancien français où ils correspondaient à deux emplois distincts de l’imparfait dans la protase et l’apodose de constructions hypothetiqués, nous retraçons le développement de ces deux tours en latîn. Il apparaft alors que l’introduction de l’imparfait dans les hypothetiqués est étroitement liée à l’érosion sémantique des formes subjonctives. II semble aussi que l association croissante de l’imparfait avec les valeurs de contrefactualité et de distanciation a entraîné un affaiblissement progressif de sa valeur aspectuo-temporelle. Enfin, nous suggérons d’analyser cette évolution comme illustrant le passage du stade des « bridging contexts » à celui des « switch contexts» décrit dans le modéle du changement sémantique de Heine (2002).

3
Deux points de vue sur le changement linguistique / Marie-José Béguelin. // Langages. 2014, Vol. 196.
2014
p. 13-36.

Bien des auteurs abordent aujourd’hui le changement linguistique dans une perspective déterministe, via des échelles de grammaticalisation conduisant du « lexical » au « grammatical », du « moins grammatical » au « plus grammatical », du « sémantiquement plein » au « sémantiquement vide ». Cette vision orientée, unidirectionnelle, du changement trouve une critique précoce dans les réflexions de F. de Saussure, aux yeux de qui le changement grammatical est aléatoire, a-téléologique, dû aux (ré)analyses accidentelles du matériau langagier qui interviennent hic et nunc dans l’esprit des sujets parlants, sous la pression exclusive des formes contemporaines. On examine, à l’aune de ces deux points de vue antagonistes, quelques cas de changement syntaxique, avant de poser la question de savoir où se situent au juste les supposées « tendances » en matière d’évolution linguistique.

4
Réanalyse et attractions analogiques : l exemple des constructions infinitives du français / Alain Berrendonner. // Langages. 2014, Vol. 196.
2014
69-87 p.

Dans le passage de l’ordre des mots « ancien » Je le dois faire au « moderne » Je dois le faire, on a pu voir la trace d’une restructuration des constructions infinitives : d’abord traitées comme des lexies verbales [auxiliaire+infinitif] (= construction C1), elles auraient été ensuite réanalysées en syntagmes [verbe recteur+proposition infinitive argument] (= construction C2). Un examen des données montre qu’en fait, chacune de ces deux structurations a exercé sur l’autre une influence analogique, donnant naissance à une variante hybride de sa concurrente Si c’est la construction C2 et l’hybride qu’elle a suscité qui se sont imposées au fil du temps, cela tient à des raisons d’optimalité. Le principal changement diachronique qui en est résulté est le développement d’une catégorie originale d’auxiliaires de prédicat. La reconversion d’auxiliaires de verbes en auxiliaires de prédicats va, à certains égards, dans le sens d’une dé-grammaticalisation.